PubGazetteHaiti202005

734 morts dans 6 massacres dans l’Ouest et l’Artibonite entre avril 2022 et avril 2023, selon le RNDDH

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Dans un rapport publié ce mardi 9 mai 2023, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a révélé que 734 personnes ont été tuées dans 6 massacres perpétrés dans l’Artibonite et l’Ouest entre avril 2022 et avril 2023. Le RNDDH qui précise qu’au total 9 massacres ont été enregistrés au cours de cette période, demande aux autorités étatiques de tout faire pour mettre fin au règne de l’impunité dans le pays.
 
Ces nouveaux chiffres publiés par le Réseau National de Défense des Droits Humains traduisent la violence inouïe exercée par les bandits armés dans les coins et recoins du pays. Depuis juillet 2021, date de l’intronisation du Premier Ministre Ariel Henry, selon le RNDDH, les raids, attaques armées et massacres se multiplient en Haïti.
 
Entre avril 2022 et avril 2023, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit avoir dénombré 9 massacres d’envergure perpétrés dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest. Ils sont considérés comme tel, selon le réseau, en raison du nombre de victimes, de la durée des attaques armées subies par la population civile et/ou de la gravité des exactions commises.
« Au cours de 6 parmi ces massacres, 734 personnes ont été assassinées soit une moyenne de 122 personnes par massacre et 105 femmes sont victimes de viols collectifs pour la plupart, soit une moyenne de 17 femmes et filles victimes de viols par massacre », précise le RNDDH qui cite des massacres à  La Plaine du Cul-de-sac ; à Cité Soleil ; au Village artistique de Noailles ; à Savane Pistache ;à Source Matelas ;à Bel-Air.
 
Le Réseau National de Défense des Droits Humains estime que le Premier Ministre a fait de la situation sécuritaire qui était préoccupante avant son arrivée au pouvoir, une situation explosive « caractérisée par la fureur des gangs armés dont il a acquis la loyauté en leur assurant protection et impunité. »
 
Le RNDDH dit condamner ces massacres qui, selon le réseau, « occasionnent chaque jour des pertes humaines et matérielles extrêmement lourdes, et au cours desquels, la force publique, les différents ministères des affaires sociales et à la condition féminine et aux droits des femmes, ne sont jamais intervenus en vue de porter assistance à la population. »
 
Pour prendre en main la situation, depuis le 24 avril 2023, la population s’est évertuée à lancer un mouvement dénommé « Bwa Kale » qui se veut un vent de révolte tendant à traquer les bandits armés jusqu’à leurs retranchements, les tuer puis les brûler.
 
« D’aucuns estiment que pendant quelques jours seulement, le mouvement Bwa Kale a obtenu plus de résultats dans la lutte contre le banditisme que toutes les opérations policières confondues », note le réseau qui s’insurge contre les autorités étatiques « qui se cachent derrière ce mouvement pour porter la population haïtienne à éliminer pour elles, les liens qu’elles entretiennent avec les individus qu’elles ont armés et à empêcher par la même occasion, que la Justice ne remonte jusqu’à elles. »
 
 
Afin de remédier à cette situation qui ne présage rien de bon, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) recommande aux autorités concernées de mettre fin au règne de l’impunité en conduisant un processus de certification de tous les parquets près les tribunaux de première instance du pays et en écartant tous les parquetiers corrompus ; de mettre fin à la protection des bandits armés ; de mettre l’action publique en mouvement contre les bandits armés qui sèment la terreur dans le pays ; de juger et de condamner les bandits armés impliqués dans tous les massacres jusque-là enregistrés dans le pays, depuis 2018.
 


Par: Daniel Zéphyr

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