PubGazetteHaiti202005

« Mal » de Anie Alerte, plus qu’une chanson 

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Avec « Mal », la chanteuse Anie Alerte revient dans les bacs. Depuis sa sortie le 7 avril 2023, elle monopolise les débats sur les réseaux sociaux. A travers ce nouveau titre, l’artiste exprime tous les déboires vécus sur le net, en particulier. Plus qu’une chanson, c’est le cri d’un être fragilisé, se disant toujours victime en dépit de son penchant, chante-elle, à faire du bien. Dans une interview accordée à l’animateur Carel Pèdre pour présenter le nouveau produit videoclipé, anie Alerte confie que sa situation affecte même le secte familial. Selon ses dires, sa maman a fait un AVC suite aux calomnies.

Publiée le 7 avril 2023, « Mal » de Anie Alerte s’empare des réseaux sociaux. Les commentaires affluent. Si certains se focalisent sur sa performance vocale hors-pair d’autres éprouvent de la compassion pour la chanteuse dévoilant son mal-être en raison des attaques subies sur le net. 

Sans le citer directement, on sait tous que Anie Alerte fait référence surtout aux accusations sur les réseaux sociaux selon lesquelles elle aurait eu quelque chose à voir dans le décès par arrêt cardiaque de son « Ex », le chanteur Mikaben, survenu sur la scène de Accor Arena à Paris lors du concert retrouvailles de CARIMI. Des blogueurs à la recherche du buzz ne l’ont pas épargnée. Ce qui l’a profondément affectée, à côté d’autres histoires dont les internautes se raffolent. 

« Mal » provoque le débat sur un fléau 

Anie Alerte en abordant un tel sujet de manière si poignante met le curseur sur un véritable problème: attaques, harcèlement moral sur les réseaux sociaux. Sans être un phénomène haïtien, ce problème est plus dangereux ici car le blogueur ou l’internaute haïtien ne se donne aucune limite. Il se voit sur un grand boulevard ( aucune législation à cet effet ) où il pense être libre de dire ou d’inventer ce qu’il veut pour faire le buzz et gagner de l’argent sur YouTube et assouvir sa soif de faire du mal ou de blesser. Sur ce point, les artistes ne sont pas les seules victimes. D’autres secteurs n’en sont pas exempts. Les personnalités politiques surtout et des membres de leur famille. Certains diront qu’elles le méritent mais aucun citoyen ne peut être calomnié, victime d’accusations infondées dans un état de droit.  On entend par là des attaques sans preuves. 

L’autre aspect important qu’il faut faire ressortir, c’est que tout le monde n’est pas fait pour évoluer dans ce milieu ou pire pour évoluer dans cette « jungle » que sont les réseaux sociaux. Alors que beaucoup tirent profit du buzz, positif ou négatif fait autour d’eux (Guy Wewe a pris l’exemple de Blondedy Ferdinand), d’autres n’ont pas la force psychologique pouvant les aider à y faire face. Ils peuvent facilement tomber dans la dépression et même laisser leur peau. D’où la nécessité pour un jeune artiste de savoir à quoi s’attendre avant de vouloir faire carrière dans ce milieu.

Des solutions? 

A partir du moment que cela devient un problème sociétal, il doit y avoir réflexions autour des moyens à mettre en place pour trouver des solutions:  

1) nécessité de légiférer. Un plaidoyer doit être fait par tous les secteurs de la vie nationale pour l’établissement d’un dispositif légal voté au niveau du prochain parlement pour lutter contre les calomnies, cette pratique de harcèlement moral, etc, sur le net; 

2) une campagne d’éducation ou de sensibilisation dans les écoles, les associations, les églises, les médias traditionnels et en ligne contre ce fléau; 

3) mise en place de cellule de prise en charge psychologique pour les victimes. 

A travers « Mal », Anie Alerte raconte non seulement son histoire personnelle mais met également le doigt sur un fléau qui fait d’énormes victimes sur le plan psychologique. 
L’excellent accueil réservé au titre (1 M de vues sur YouTube en 3 jours) et l’empathie exprimée par le public sont des signes encourageants vers peut-être une prise de conscience de l’impact néfaste que certains commentaires publiés sur les réseaux sociaux peuvent avoir sur la vie, particulièrement la santé mentale des gens. 

« Mal », plus qu’une chanson, est le cri d’une chanteuse « traquée moralement de toutes parts », pour exprimer les peines de beaucoup d’autres qui souffrent en silence.

 

 

Par Albert Edner Georges

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